L’étiopathie : une discipline encore peu connue sur notre territoire alors qu’elle est implantée de manière plus importante dans d’autres régions comme en Bretagne par exemple. C’est par cette introduction que Camille Viennet accueillait les participants à la conférence qu’il a donnée le 10 février à l’Office des Sports. Partenaire du Boxing club St-Chamond et de l’Entente St-Chamond Volley, notre intervenant avait sollicité l’Office des Sports pour présenter cette forme de thérapie qu’il pratique dans ses deux cabinets de Mornant et Lorette et auprès des clubs sportifs locaux.
Dans le cadre des soirées de formation à destination du public sportif, Gilbert Penel, vice-président de l’OSSC avait organisé cette session, dans la continuité des conférences données par le coach mental Jérôme Bruyas, la dernière en date portant sur la concentration.
Une trentaine de personnes issues essentiellement du monde sportif local ont répondu présent et suivi avec attention le passionnant exposé de Camille Viennet.
Ce dernier définissait tout d’abord le but de l’étiopathie : mobiliser et redonner du mouvement à une ou plusieurs articulations dans le but de diminuer la douleur et différentes gênes.
Une précision importante : l’étiopathie ne se substitue pas au rôle du médecin mais intervient en complémentarité, en support. Il s’agit avant tout d’une pratique manuelle. Proche de l’ostéopathie et de la chiropratique, elle propose une prise en charge homogène d’un praticien à un autre, ceux-ci étant formés aux mêmes techniques. Elle ne se substitue pas non plus à la kinésithérapie prescrite lors d’une prise en charge médicale.
Avant tout, c’est l’anamnèse ou interrogatoire du patient qui permet d’identifier les structures en souffrance et de savoir si son état nécessite un diagnostic médical ou non. L’étiopathe trie les pathologies et réoriente les personnes en fonction de leur pathologie vers un professionnel de santé. Suite à un traumatisme accidentel, l’imagerie sera donc le préalable indispensable à une prise en charge dans son cabinet.
Quelques exemples d’indications dans le cadre de l’étiopathie :
- Douleurs articulaires, entorses, raideurs …
- Névralgie sans déficit moteur, sensitif ou sphinctérien
- Douleurs de dos
- Douleurs musculaires : tendinopathie, contractures …
- Maux de tête, migraines …
- Bien être digestif, ORL
- Douleurs de la femme
Les principales contre-indications :
- Accidents traumatiques récent sans examen, accident de la route, chute à ski, cheval …
- Troubles déficitaires : perte de sensation, de force motrice …
- Signe vasculaire : périmètre de marche restreint, œdèmes, chaleurs et membres « durs »
- Altération de l’état général : fièvre, fatigue amaigrissement
Camille Viennet poursuivait son exposé en insistant sur l’hygiène de vie indispensable à toute personne désirant rester en bonne santé : sommeil, hydratation, qualité de la nutrition, hygiène bucco-dentaire … figurent parmi les fondamentaux dans ce domaine. Sans oublier l’activité physique absolument nécessaire elle aussi.
Quelques conseils pour une pratique sportive respectueuse de son intégrité physique et limitant les risques de blessure : savoir s’échauffer avant de pratiquer son sport, écouter son corps, récupérer, savoir respecter des temps de repos, pratiquer des entraînements adaptés à sa morphologie, écouter le coach, prendre conscience des facteurs mentaux …
Notre intervenant développait ensuite son propos en s’appuyant sur des statistiques comparatives concernant l’état de santé de la population sportive et sédentaire. Il expliquait dans quels cas la technique étiopathique, uniquement manuelle et proposant des manipulations douces, non forcées, non douloureuses pouvait être efficace.
En conclusion, une question était posée à l’assemblée : le check-up est-il la solution pour éviter les blessures ?
En clair, est-il judicieux de faire pratiquer un bilan en prévision d’une douleur, de pathologies ou blessures ?
Si ce type de bilan peut s’avérer nécessaire chez un professionnel de santé : médecin, gynécologue, angiologue par exemple, il ne le sera pas forcément chez l’étiopathe : sans symptôme, il n’est effectivement pas possible d’identifier une structure en souffrance.
Après une heure d’un exposé argumenté et instructif, les sportifs présents se sont retrouvés autour du verre de l’amitié avec la satisfaction d’avoir pu bénéficier d’un exposé éclairant sur cette discipline encore peu connue dans le milieu sportif local.
Yves Floquet – Crédit photographie : Wallet Photographie